Summary: | Mémoire de maîtrise : Sociologie : Université de Montréal : 2006
Ce mémoire porte sur la constitution du tiers secteur français en tant quacteur social et politique. Dans de nombreux pays, les relations entre lÉtat et les organismes mutualistes, coopératifs et associatifs de la société civile (un ensemble hétérogène quon appelle ici le « tiers secteur ») ont été récemment formalisées par des partenariats. En France, cette institutionnalisation sest concrétisée en 2001 par la signature dune Charte (CPCA). Nous explorons lhypothèse quà travers linstitutionnalisation, le tiers secteur français se construit en tant quacteur ayant une (ou des) identités propres de même quun projet de société relativement bien défini. La perspective dominante présente dans la littérature internationale traitant de linstitutionnalisation des rapports entre lÉtat et le tiers secteur est celle dune instrumentalisation des organisations du tiers secteur au détriment de leurs spécificités et de leur autonomie. Cette perspective nous semble limitative, car elle semble être aveugle à la capacité daction des organisations. Par conséquent, dans ce mémoire, nous cherchons à comprendre si une transformation identitaire a eu lieu ou est en cours, au sein du tiers secteur français, et donc sil se transforme en acteur collectif. Pour apporter certains éléments de réponse à nos hypothèses et questions de recherche, nous avons effectué une analyse des discours via deux sources de données; des textes de réflexion rédigés par des acteurs clés du tiers secteur français et des entretiens effectués avec certains dentre eux au printemps 2003 et à lautomne 2005. Sur la base de deux inspirations théoriques (Hobson et Lindholm, 1997 et Melucci, 1991), notre analyse a été effectuée en deux étapes. Une première phase nous a permis didentifier deux cadres cognitifs à partir desquels se définissent les acteurs du tiers secteur français, les cadres « association » et « économie solidaire ». Une deuxième phase danalyse consistait à déterminer si les deux cadres cognitifs pouvaient être considérés comme étant des tensions existant au sein dun seul et même acteur collectif. Nos résultats nous permettent de conclure que les organisations du tiers secteur français ne se perçoivent pas globalement comme un ensemble unifié. Néanmoins, nous avons pu dégager certains éléments qui démontrent que les cadres sont partiellement conciliables. Cette conciliation est grandement subordonnée aux contextes sociopolitiques et économiques français, européen et international et est également conditionnelle à la découverte dun mode de fonctionnement convenant à tous les acteurs.
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