Identification et suivi médical post-professionnel des salariés retraités ayant été exposés à l'amiante : place et rôle des centres d'examens de santé des CPAM
"Les cancers associés à des expositions professionnelles se déclarent pour la plupart plusieurs dizaines d'années après le début de l'exposition, alors que les personnes ne bénéficient plus d'aucune surveillance médicale en relation avec leur passé professionnel. La réglementatio...
Main Author: | |
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Institution: | ETUI-European Trade Union Institute |
Format: | TEXT |
Language: | French |
Published: |
Saint-Maurice
2001
INVS |
Subjects: | |
Online Access: | https://www.labourline.org/KENTIKA-19295582124910137649-identification-et-suivi-medica.htm |
Summary: | "Les cancers associés à des expositions professionnelles se déclarent pour la plupart plusieurs dizaines d'années après le début de l'exposition, alors que les personnes ne bénéficient plus d'aucune surveillance médicale en relation avec leur passé professionnel. La réglementation a permis récemment (1995) aux inactifs qui ont été exposés à une substance cancérogène dans leur vie professionnelle, de bénéficier d'un suivi médical post-professionnel spécifique pris en charge par leur Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM). Actuellement, seule une très faible proportion des personnes bénéficie de cette mesure.
Le projet ESPACES propose et évalue une méthode de repérage des retraités qui auraient été exposés professionnellement à l'amiante afin de les informer de leurs droits à ce suivi médical post-professionnel. Cette étude pilote a été réalisée dans les Centres d'Examens de Santé (CES) de la Sécurité Sociale de six départements sur un échantillon d'hommes retraités tirés au sort dans les années. 1994-96. A partir de l'histoire professionnelle de ces retraités, une probabilité d'exposition à l'amiante a été évaluée pour chacun d'entre eux grâce à une matrice emplois-exposition. Comme cette méthode engendre inévitablement des erreurs de classement, des entretiens individuels de validation ont été réalisés dans les CES. Les retraités dont l'exposition a été confirmée ont été adressés à leur CPAM pour mettre en œuvre une demande de prise en charge de suivi médical spécifique.
La procédure ESPACES, comparée à des CPAM témoins, permet de multiplier par 17 le nombre de prises en charge. Une généralisation de la procédure aurait donc pour effet de réduire les inégalités d'information des personnes ayant été exposées à l'amiante. Pour être réalisable cette généralisation s'efforcera de minimiser le nombre de sujets dépistés à tort. Pour être éthiquement acceptable, la méthode devra en outre engendrer le moins possible de faux négatifs. Pour cela, un seuil de dépistage prenant en compte la probabilité et la durée d'exposition est proposé.
Pour qu'un programme de cette envergure puisse voir le jour, il est indispensable que tous les acteurs légitimes du champ de la santé au travail coopèrent et soient associés à l'ensemble de la procédure de dépistage des retraités exposés. Si elle s'avère positive, cette expérience pourrait être étendue à d'autres nuisances cancérogènes que l'amiante, ce qui permettrait une prise en charge du suivi médical post-professionnel plus équitable. " |
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Physical Description: | 53 p. Digital |