Santé !

"Parler de santé, ce n'est pas seulement se souvenir du fameux état de bien-être que l'OMS voulait promouvoir ou des pathologies qui risquent de le miner, et face auxquelles les personnes et les groupes ne sont pas égaux. C'est aussi faire référence à une série de professions, de...

Full description

Bibliographic Details
Institution:ETUI-European Trade Union Institute
Format: TEXT
Language:French
Published: Lausanne 2006
Editions Antipodes
Subjects:
Online Access:https://www.labourline.org/KENTIKA-19293385124910115679-Sante-!.htm
Description
Summary:"Parler de santé, ce n'est pas seulement se souvenir du fameux état de bien-être que l'OMS voulait promouvoir ou des pathologies qui risquent de le miner, et face auxquelles les personnes et les groupes ne sont pas égaux. C'est aussi faire référence à une série de professions, de métiers, d'activités (aux formations, aux revenus et aux prestiges fort divers) dans lesquels femmes et hommes n'occupent pas les mêmes positions. Mais le travail de santé n'est pleinement pris en compte que si l'on reconnaît la place prépondérante des femmes en tant que groupe social assigné à son maintien et aux soins à autrui : non seulement en tant que travailleuses rémunérées dans les institutions médicales et paramédicales, mais encore à titre gratuit, dans la sphère familiale, en tant que "profanes" des soins. Parler de santé, c'est en outre évoquer des traitements, des soins plus ou moins reconnus et professionnalisés, des luttes pour imposer ou reconnaître des manières de soigner, y avoir accès ou y échapper, obtenir le remboursement ou la gratuité… des un·e·s et des autres. La santé est enfin un champ dont la puissance de création ou d'entretien de représentations (et de stéréotypes, sexuels entre autres) est remarquable, avec ses effets de stigmatisation ou de libération selon les cas : les professionnel·le·s de la santé "disent" ce que sont les rapports sociaux de sexe, ce que sont les femmes, les hommes, et cet effet d'imposition propage ou renforce les idées reçues du moment. Les études féministes et les mouvements des femmes percutent toutes ces questions, certes, mais pas au même moment ni avec la même intensité ; dans les pays occidentaux, ils se sont davantage mobilisés autour des questions de contraception que sur la santé au travail, qui reste le parent pauvre (et qui n'est présente dans ce numéro qu'à travers la recension par Magdalena Rosende du livre édité par Laurent Vogel, La santé des femmes au travail en Europe). … "
Physical Description:166 p.
Paper