Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
L'exil est un lent processus douloureux traversé par des étapes propres à chacun. Lorsque l'exil s'inscrit dans la durée, une lente transformation est à l'oeuvre. Elle se décline à travers divers signes plus ou moins perceptibles que porte en lui le réfugié comme son image et des rites sociaux mais aussi le simple fait de se vivre dans une autre langue. Parmi ces signes distinctifs, nous nous intéresserons dans le cadre de cette recherche à la nourriture en exil. En effet, l'acte alimentaire ne peut se réduire à sa seule fonction biologique vitale. Au-delà de cette activité quotidienne et obligée, la prise de nourriture procure du plaisir, de la convivialité et crée du lien social. A travers l'analyse du discours de onze réfugiés chiliens installés en Ile de France depuis plus d'une dizaine d'années, nous nous interrogerons sur l'évolution de leurs habitudes alimentaires : mangent-ils aujourd'hui comme hier ? Que reste-il- des habitudes alimentaires qui étaient les leurs, à l'arrivée ? Accompagnent-elles leur processus d'intégration ? Utiliser la nourriture comme un indicateur permet de comprendre les mécanismes d'adaptation des exilés en France et ainsi de reconsidérer l'alimentation sous un autre jour, notamment dans la pratique professionnelle des travailleurs sociaux.
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