Summary: | ill.
DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Fruit d'une longue pratique professionnelle en milieu tsigane, cette recherche a pour objectifs d'apporter des éléments de compréhension et de réponses relatifs à la représentation de la localisation géographique de l'espace habité des gens du voyage en phase de sédentarisation, dans le cadre d'une approche anthropologique. Dans un premier temps, l'auteur démontre en quoi deux groupes ethniques distincts, les Manouches et les Yénisches, demeurent dans un processus de relégation. Dans un second temps, l'auteur justifie que leurs espaces de vie sont déterminés par un processus d'acculturation, en d'autres termes que les gens du voyage ont une représentation singulière du territoire par une dialectique entre des pratiques sociales et le champ des représentations, notamment dans le cadre du rite mortuaire. Et si les gens du voyage recherchaient eux-mêmes des lieux excentrés, allant ainsi à l'encontre de bien des idées reçues en matière d'intégration spatiale ? L'auteur nous invite à dépasser nos représentations ethnocentriques car, pour des familles sédentarisées, ces espaces apparaissent comme des lieux intégratifs, centraux et empreints de sacré, en opposition à la culture française axée sur un autre rapport au centre. Enfin, l'auteur apporte une lecture critique de la loi dite Besson et nous invite à faire preuve de vigilance. N'assistons-nous pas au retour d'un espace féodal au sein même d'un espace capitaliste ? Cette recherche nous permet d'alimenter notre réflexion autour de deux axes : où et comment habiter autrement pour des gens du voyage, avec la mise en oeuvre d'actions favorisant un habitat adapté, lorsque les lieux et l'architecture doivent s'adapter à ceux qui sont destinés à y habiter et non pas l'inverse. L'excentricité pourrait alors être vécue comme n'appartenant plus au domaine de l'étrangeté.
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