Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Quand les personnes en situation de pauvreté et de précarité s'engagent dans le bénévolat, leur inéluctable "invalidation" ne renvoie plus à des incapacités ou à des déficiences. Offrir son aide comporte une proposition de services qui engage des compétences et des savoirs. De fait, une telle démarche présente un double intérêt : d'une part, elle consiste à saisir la question du bénévolat comme intégrateur des personnes en difficultés sociales, d'autre part, l'intérêt consiste à ne pas présupposer ce que peut être la part active de l'interdépendance des personnes aidées et aidantes. Dans cette perception nouvelle, le bénévolat ne deviendrait-il pas comme le lieu exclusif de la réalisation de leur identité sociale ? La bataille menée par les pauvres ne s'apparente-t-elle pas, dès lors, à une épreuve envers soi-même ? Ce travail de recherche touche donc nécessairement à des domaines très divers, qu'il s'agisse de la sociologie de la pauvreté, de la psychologie sociale, des politiques de la protection sociale ou encore des questions institutionnelles. Par ailleurs, les entretiens ont été l'occasion de recueillir le statut que les uns et les autres donnent à leurs expériences passées et présentes et à leurs engagements. De plus, la tonalité affective et la valeur réflexive de leurs discours témoignent du changement qu'a opéré en eux le concept de "travail bénévole". Finalement, l'engagement des pauvres dans le bénévolat doit s'entendre comme une tentative de reconfiguration de leur rapport d'altérité, laquelle tentative ouvre un nouvel horizon : renouer avec une dignité d'appartenance et retrouver une identité affective
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