Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
A partir de huit situations explorées dans un internat éducatif, en questionnant les professionnels de l'internat ainsi que les parents, les jeunes, les travailleurs sociaux intervenant en lien avec ces situations, quant cela était possible, nous avons vérifié que les parents des jeunes placés en internat occupaient une place dans ces lieux. Pendant de nombreuses années, ces parents étaient considérés comme défaillants dans la relation avec leur enfant. Ils avaient besoin d'un tiers qui représentait l'institution et l'institution avait organisé son fonctionnement sans leur présence. Aujourd'hui, ces parents occupent des espaces et des temps nouveaux. Ils ont été mis en évidence notamment les dimanches soirs et les mercredi soirs.Ils émettent des souhaits d'être davantage acteurs en participant à des temps de Fête ou de rencontres entre parents par exemple. Les professionnels de leur côté conviennent qu'il faut développer ce travail. Toutefois, il ne peut être question de partenariat d'emblée. S'il est vrai que celui-ci se met en place au fil du temps, il repose sur les fondements de ce que nous avons défini, comme étant une "Alliance" définie entre tous les participants engagés, dans une démarche d'aide et de soutien du jeune. Ensemble, ils pourraient devenir des "Alliés". La prise de conscience de leur présence nouvelle au sein des internats peut avoir des répercussions sur les nouveaux modes d'organisation, de gestion, de pensée et de management des internats de demain. En effet, les institutions dominées par le mode de fonctionnement du type patriarcal, qui étaient les tiers dans la relation parent-enfant d'hier, se trouvent aujourd'hui en difficulté. Elles se cherchent en essayant de mettre en place des systèmes plus participatifs, mais elles sont traversées par un vide, un manque. Le père symbolique que représentait ce patriarche d'hier, n'a pas trouvé son pendant. Cette recherche en ouvrant notre projet professionnel à des nouvelles perspectives, nous ouvre aussi à un début de nouvelles hypothèses. Et si le tiers de demain, étaient "ces parents" quand ils peuvent ou leurs représentants (travailleurs sociaux...) dans les situations dans lesquelles une protection est nécessaire. Si par leur questionnement, leur besoin, ce qu'ils sont, ils permettaient aux établissements de leur redonner leur véritable place de parents pour construire avec eux, de nouveaux modes de vie ensemble ? Ne serait-ce pas une avancée dans l'histoire des institutions ? Et si l'internat de demain devait créer de nouveaux espaces de paroles, de rencontres, pour qu'au délà d'un travail entre le jeune et sa famille, il soit question d'aider à reconstruire du lien social ? C'est alors une Alliance nouvelle entre institution, cellules familiales et Etat dont il serait question ! L'internat éducatif n'a-t-il pas un énorme défi à relever en terme d'initiatives à prendre dans ce sens et dans ce lien ?
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