Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Nous faisons le constat que ce sont essentiellement les mères qui se présentent à nous, comme interlocutrice parentale, lors des actions que nous avons à mener avec les parents - dans le cadre des mesures d'AEMO (Actions éducatives en milieu ouvert) ordonnées par les Juges des Enfants, au titre de la protection judiciaire des mineurs. Ce constat nous amène à nous poser la question du père dans ce contexte. Nous faisons l'hypothèse que la prise en compte de la dimension paternelle, dans un tel contexte, permet de proposer des réponses aux difficultés rencontrées par les mineurs concernés par ces mesures. Il nous est apparu que la notion de père relève d'une grande complexité, tant dans sa définition que dans ses attributs. Afin de mieux en appréhender toutes les composantes, il nous a semblé nécessaire de définir cette notion à l'aide de concepts empruntés à différents champs théoriques. Nous avons ensuite interrogé les travailleurs sociaux chargés d'exercer les mesures d'AEMO, afin de mieux cerner leurs représentations et la place qu'ils accordent - dans leurs interventions - à la dimension paternelle. Il s'avère que leurs logiques d'action se référent essentiellement à des représentations individuelles. Nous avons alors fait des propositions d'action afin de réintroduire une dimension institutionnelle dans les actions menées. L'institution peut se révèler, par certains de ses aspects notamment symboliques, porteuse d'une dimension paternelle. Cette démarche éducative se fait dans le souci de restaurer une autorité parentale qui appartient conjointement au père et à la mère. Réintroduire "du père" dans un contexte familial, c'est favoriser la construction psychique du mineur en réintroduisant, entre autres, la dimension de la loi symbolique. C'est ainsi lui donner les moyens d'accèder au monde qui l'entoure, d'y trouver une place et de favoriser sa socialisation
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