Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Le premier Réseau d'Echanges Réciproques de Savoirs (RERS) a vu le jour en 1971, à l'initiative d'une enseignante C.Héber Suffrin et de son mari dont l'objectif était de permettre à des personnes de se rencontrer pour échanger leurs savoirs gratuitement. La règle principale est la réciprocité : celle-ci suppose que chacun soit à la fois offreur et demandeur de savoirs. La méthode a essaimé progressivement sur tout le territoire et a conduit à la formation d'un mouvement regroupant plus de 600 RERS. Les initiateurs ont publié plusieurs ouvrages énonçant les finalités et les fondements de leur démarche : ils promeuvent un projet social source de changement sociétal et préconisent une adhésion à ce projet, associée à une contribution active au fonctionnement des RERS - tant aux niveaux local que national. L'étude cherche à confronter les attente des fondateurs aux logiques d'engagement des participants. L'investigation de terrain engagée au sein de 4 RERS, dans le but de réaliser une enquête par entretien auprès de 41 personnes, a permis de découvrir tant les systèmes de représentations que les pratiques sociales à l'oeuvre. Les résultats mettent en lumière une recomposition de l'engagement associatif et de nouvelles formes de participation sociale. Ces collectifs accueillent des individus aux engagements éphémères, résiliables à tout moment, s'associant autour d'un projet modeste de façon limitée et pragmatique. Le champ d'intervention est circonscrit à la fois idéologiquement et géographiquement. La participation est révélatrice d'une attitude individualiste et utilitariste et participe d'un processus de socialisation en évolution. Cette implication qualifiée de "distanciée" est à l'origine d'une recomposition de l'encadrement aboutissant à une professionnalisation et nécessitant l'interpellation des pouvoirs publics. Les résultats sont analysés en vue d'inscrire les RERS dans une pratique de travail social prenant en compte ce devenir de l'engagement
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