Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
La loi prévoit d'accorder une place prépondérante aux usagers des institutions sociales et le droit des familles octroie aux parents la possibilité de donner leur avis concernant le projet de vie de leurs enfants et touchant le fonctionnement des lieux d'accueil de ces derniers, mais qu'en est-il de l'exercice de ces droits. En effet la logique assistancielle perdure et confronte le parent à une mesure d'aide contrainte mystifiée en une mesure d'aide consentie. Ce travail s'attache à comprendre comment le parent faisant l'objet d'un mandat judiciaire peut mobiliser ses ressources et être reconnu dans un statut de sujet de droit pouvant investir des espaces de débats et de dialogues et être identifié comme un interlocuteur valable par les travailleurs sociaux à qui il délègue une partie de sa fonction parentale. Nous appuyant sur les paroles des parents d'enfants placés, notre recherche est centrée sur leur perception du jeu institutionnel et des enjeux qui en découlent. Ainsi, nous avons pu constater qu'aujourd'hui que les parents d'enfants placés, par le truchement de l'évolution législative, dans une position paradoxale, d'être à la fois objet discriminé et disqualifié par la mesure de placement et à la fois contraint à occuper une place de sujet de cette mesure. Paradoxe qui s'apparente à une « tyrannie du droit ». On peut affirmer aujourd'hui que ces parents sont pris dans un double lien impossible à tenir sans une véritable prise de conscience des professionnels que le droit ne suffit pas à faire évoluer les pratiques et que si une place différente doit être occupée par les parents, il est indispensable d'accepter de laisser des espaces libres à conquérir. Enfin, il est nécessaire de modifier le rapport social de dominant à dominé dans lequel le parent soit se soumet, soit se révolte mais ne peut prétendre à investir une position de partenaire.
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