L'école, vue(s) de la cité : les enfants vlachs de la cité de transit de Châtenay-Malabry

DSTS = Diplôme supérieur en travail social Lorsque la plupart des enfants d'une cité de transit de banlieue parisienne sont en échec scolaire, on peut avec légitimité mettre en question le bien-fondé de ces cités et leur capacité à intégrer les populations en transit. On peut aussi questionner...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Muller, Gilles
Other Authors: Beillerot, Jacky
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Ecole supérieure de travail social (Paris)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/B9939C80-723D-41FD-8CFC-35FF5D5DFAD3
Description
Summary:DSTS = Diplôme supérieur en travail social Lorsque la plupart des enfants d'une cité de transit de banlieue parisienne sont en échec scolaire, on peut avec légitimité mettre en question le bien-fondé de ces cités et leur capacité à intégrer les populations en transit. On peut aussi questionner les politiques urbaines qui ont organisé de tels regroupements. L'école, creuset de l'intégration où se fonde la République, a-t-elle, de son côté, rempli son devoir vis-à-vis de cette population ? On pourrait, enfin, examiner les circonstances qui ont présidé au mouvement migratoire qui a rempli cette cité et se pencher sur les projets que les parents construisent pour eux-mêmes et leurs enfants. Ce travail se limite à recueillir l'avis des enfants concernés. Leur point de vue. Il tente de répondre à la question suivante : quel sens l'enfant vlach attribue -t-il au fait d'aller à l'école et d'y apprendre des connaissances ? Quel sens donne-t-il à ce qu'on y apprend et aux façons d'apprendre ? Dans le domaine des sciences de l'éducation, plusieurs ouvrages récents ont étudié le rapport au savoir des élèves et, en particulier ceux issus de l'immigration, en prenant le parti de porter une attention toute particulière aux enfants qui réussissent en dépit des statistiques qui les prédisposaient par leur origine, leur milieu socio-professionnel, leur habitat à se situer plutôt du côté d'un parcours scolaire parsemé d'embûches. Le discours des enfants interwiewés a révèlé des constantes et des divergences quant aux façons de voir des "bons" et des "mauvais" élèves de la cité. Certaines valeurs culturelles, comme la façon de transmettre aux descendants et les contenus transmis, se situeraient plutôt du côté des constantes alors que d'autres sentiments, largement partagés par la population étudiée tels que la honte et le sentiment de subir un traitement discriminatoire, sont des expériences vécues de façon extrêmement différentes selon les enfants. On suivra avec un intérêt particulier le parcours d'une jeune universitaire qui a vécu un rapport à la société d'accueil en général et à l'école en particulier, semblable aux autres élèves de son milieu; cette jeune fille a su nous décrire les déclics qui lui ont permis de faire évoluer, par exemple, un sentiment de honte vers un goût pour la compétition. La compétition restant une "valeur" scolaire de l'école primaire jusqu'à l'université. Cette étude permettra aux enseignants de mieux comprendre le fonctionnement individuel et social des enfants vlachs et aux travailleurs sociaux d'avancer avec prudence et de proposer aux décideurs politiques des plans qui favorisent une intégration en douceur.
Published:1998