Trajectoires et processus identitaire des descendants de Harkis

DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale La catégorisation juridique et administrative du groupe harki a émergé dans un contexte de colonisation et s'est poursuivie dans un processus d'exil. Au niveau étatique, les politiques publiques, au nom d'un préjudice subi, ont inst...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Abdelkrim, Kamel
Other Authors: Deshayes, Cécilia
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Université de Picardie Jules Verne (Amiens)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/B92CE678-9610-4F1B-9C95-4FE8C92A4BF9
Description
Summary:DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale La catégorisation juridique et administrative du groupe harki a émergé dans un contexte de colonisation et s'est poursuivie dans un processus d'exil. Au niveau étatique, les politiques publiques, au nom d'un préjudice subi, ont institué à l'égard de ce groupe un traitement d'exception. C'est au cours de ce processus de catégorisation que l'on voit apparaître une nouvelle lignée, celle des descendants de harkis, désignés communément de « deuxième génération ». Aussi, ce phénomène catégoriel accélérera puis favorisera la construction communautaire de ce groupe. L'étude des trajectoires résidentielles, scolaires et professionnelles va nous renseigner sur la manière dont les descendants se sont construit des identités. Les approches interactionniste et situationnelle comme cadre théorique inscrivent les processus identificatoires dans un double mouvement. Le premier recouvre « l'hétéro-définition », une forme de labellisation qui vient définir l'individu de l'extérieur. Le second, « l'autodéfinition, » en interaction avec le précédent, permet à l'individu de s'inscrire de manière moins contrainte dans un processus d'intériorisation et d'appropriation d'identités. L'approche identitaire des descendants permet de révéler un « bricolage », celui d'un positionnement identitaire tiraillé entre plusieurs groupes d'appartenance. Il se réfère aux communautés française, algérienne, ou au culte musulman. En effet, selon les circonstances et les interactions, ce positionnement regroupe et juxtapose une ou plusieurs composantes identitaires (sociale, ethnique, territoriale ou communautaire). L'identité harkie est aussi transmise et s'incarne dans une mémoire collective « endommagée ». Elle est sociale et ethnique, et s'inscrit dans un héritage familial. Cette identité peut s'avérer discréditante, notamment en raison de la filiation harkie ou de l'appartenance « ethnique ». En filigrane de ce travail de recherche, il s'agit de rendre compte de ce que l'on entend par identité. Est-ce la consonance d'un nom? Est-ce la couleur que l'on porte sur son visage? L'appartenance à un territoire? Ou au contraire, est-ce ce dont il faut se débarrasser (poids familial, poids du passé, poids mémoriel…)? N'est-ce pas un processus constamment en renouvellement, qui ne se termine jamais, et ne trouve une conclusion que le jour où la vie prend fin ?
Published:2010