Les recrutements atypiques dans le secteur du travail protégé et le transfert des compétences : Entre controverse et régulation, vers la construction d’un nouveau « monde »

DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale Le marché de l'emploi, certaines annonces et la réalité de terrain témoignent d'un élargissement des profils pour les postes de direction dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Des profils « atypiques » sont recrutés : ils n&...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Zureck, Elisabeth
Other Authors: Schwamberger, Yannick, Institut régional du travail social Nord-Pas-de-Calais
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Institut régional du travail social Nord-Pas-de-Calais (Loos-lez-Lille)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/9EA31D71-145B-413A-B9C4-5D2D1C480CB7
Description
Summary:DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale Le marché de l'emploi, certaines annonces et la réalité de terrain témoignent d'un élargissement des profils pour les postes de direction dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Des profils « atypiques » sont recrutés : ils n'ont ni formation ni expérience du secteur social et médico-social. Pour comprendre les raisons de cette ouverture et les effets d'un recrutement atypique dans un milieu spécifique, nous avons mobilisé le cadre de l'économie des conventions (Luc Boltanski et Laurent Thévenot, 1991). Ainsi, notre problématique porte sur ces nouveaux profils et s'exprime dans la question suivante : « en quoi le recrutement atypique participe de la construction de nouvelles conventions au sein du secteur social et médico-social, qualifié de monde civique ? ». Cette problématique a amené à développer des concepts venant éclairer le travail et le travail protégé, l'un des champs couvert par l'intervention sociale. Puis, dans une démarche d'enquête de type qualitative et inductive, des recruteurs, des cabinets de recrutement et des recrutés se sont exprimés en entretiens semi-directifs. La théorie des conventions s'est révélée opératoire pour identifier les modes d'actions à l'oeuvre. En effet, des compromis, mais aussi ce qui se joue autour du transfert des compétences, permettent la cohabitation de ce que sont les mondes civique et industriel (au sens de Henri Amblard et al. 1996). Cela conduit les acteurs à se rejoindre autour d'un autre monde : le monde par projets. De fait, les conventions évoluent, d'autant que la réaffirmation de la centralité de l'usager et de la préoccupation permanente à avoir pour son projet personnalisé axe le travail vers un mode coopératif. Parler du transfert des compétences, en acceptant qu'une mutation s'opère, renforce l'altérité et la nécessaire adaptation aux évolutions qui s'imposent au travailleur social via les personnes accueillies. Le recrutement, l'accueil et l'intégration gagneraient à être professionnalisés. Cet ensemble s'inscrit dans une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences devant s'incarner au sein des fonctions ressources humaines des associations, dans le cadre d'un nécessaire effort de prospective.
Published:2010