Summary: | DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale
La prise en charge résidentielle, dans des lieux appelés à l'origine centres de postcure, a longtemps constitué une réponse centrale au traitement des usagers dépendants des drogues illicites, inscrite dans ce qu'on appelait le modèle de soin français. Les centres thérapeutiques résidentiels, notam-ment ceux accueillant un jeune public, se sont construits sur un modèle socio-éducatif, en marge voire en défiance vis-à-vis du monde médical, tout en se positionnant dans une dimension soignante. Mais les usages de drogues et les toxicomanies ont beaucoup évolué lors des dernières décennies. Parallèlement aux mutations sociétales, de nouveaux textes réglementaires sont venus structurer ce champ d'intervention qui a intégré le secteur médico-social. Aujourd'hui, le terme d'addictions tend à supplanter celui de toxicomanie. Cette mutation sémantique, qui s'inscrit dans un courant de médica-lisation, est à l'origine de craintes, mais permet de sortir de la marginalisation et de la stigmatisation en s'adressant à l'ensemble de la sphère sociale. De par leur approche globale des personnes, en particulier ici les jeunes, et une longue expérience, les travailleurs sociaux des centres thérapeutiques résidentiels ont développé des savoirs pratiques qui restent pourtant peu lisibles. Au travers un nou-veau cadre réglementaire, il leur faut aujourd'hui repenser leur positionnement pour construire les articulations nécessaires avec les acteurs du champ sanitaire. Pour autant, dans un contexte où la complexité se mêle à l'incertitude, les travailleurs sociaux de ces structures possèdent des marges de manoeuvre et des savoir-faire qu'il est important de valoriser. La dynamique d'ingénierie sociale por-tée par le cadre développeur peut permettre d'accompagner les changements et susciter les innova-tions contribuant à la reconnaissance et à l'enracinement du travail social au coeur de l'addictologie médico-sociale.
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