Description
Summary:Bemerkungen: [] = Absatzmarken im Volltext des Originals; C.F.D.T. [] Syndicalisme [] Supplément au n° 1.188 -0,40 F [] OFFENSIVE GÉNÉRALISÉE [] LE POUVOIR AU PREMIER PLAN SYNDICAL [] LES titres des journaux suivent à grand peine l'évolution des millions de grévistes à travers la France et chaque jour qui passe confirme l'importance du mouvement généralisé qui secoue le pays. On sait dores et déjà que ces événements auront un caractère historique. [] Tandis que ce mouvement s'est étendu et s'étend encore région par région, entreprise par entreprise, on a saisi toute l'importance de l'action unie des organisations syndicales. [] Au premier rang de ces organisations syndicales : la C.F.D.T. Pour faire le point comme pour donner à ce mouvement toute son ampleur et toute sa signification, la C.F.D.T. a réuni le 18 mai, son Conseil confédéral en session extraordinaire. [] A l'issue de cette réunion, la C.F.D.T. a donné une conférence de presse au cours de laquelle, Eugène Descamps, secrétaire général de la C.F.D.T. a particulièrement déclaré : [] «Nous considérons que l'ampleur du mouvement nous oblige à poser le problème de la reconnaissance du fait syndical dans l'entreprise. La C.F.D.T. est décidée à faire le maximum pour qu'avec les autres organisations syndicales et les travailleurs, soit clairement posé ce problème du droit syndical. Ce problème est déterminant, car la vraie garantie de l'emploi, c'est le pouvoir syndical, la vraie discussion des salaires, c'est le renforcement du pouvoir syndical, de vraies conventions collectives, c'est le pouvoir syndical.» [] Le 20 mai, nouvel événement d'une grande portée, la C.F.D.T. et l´U.N.E.F. après une rencontre rue de Montholon, donnaient ensemble une conférence de presse qui concrétisait leur accord sur la signification de la lutte en cours. [] Le 21 mai, à la suite d'une réunion interconfédérale, la C.F.D.T. et la C.G.T. demandaient la mise en place de comités de gestion Sécurité Sociale. [] Conférence de presse commune CFDT-UNEF [] Au siège de la CFDT, Jaques Sauvageot, André Jeanson et Eugène Descamps. [] En se déclarant [] SOLIDAIRE DES MANIFESTATIONS ETUDIANTES [] LA C.F.D.T. [] en a ressenti les motivations profondes [] 16 MAI 1968 [] Par leur action, les étudiants n'ont pas voulu seulement se préoccuper de considérations matérielles ou de leur avenir, mais remettre en cause d'une façon fondamentale les structures sclérosantes, étouffantes et d e classes d'une société où ils ne peuvent exercer leurs responsabilités. [] La lutte des étudiants pour la démocratisation des universités est de même nature que celle des travailleurs pour la démocratie dans les entreprises. [] Les contraintes et les structures insupportables contre lesquelles les étudiants se révoltent existent parallèlement, et souvent d'une façon encore plus intolérable, dans les usines, chantiers, services et administrations. [] A la liberté dans les universités doit correspondre la même liberté dans les entreprises, en cela le combat desétudiants rejoint celui mené par les travaileurs [!] depuis la naissance du syndicalisme ouvrier. [] A la monarchie industrielle et administrative, il faut substituer des structures démocratiques à base d'autogestion. L'extension des libertés syndicales, la reconnaissance de la section syndicale d'entreprise, la garantie de l'emploi, le droit des travailleurs à la gestion de l'économie et de leur entreprise doivent être affirmés avec plus de force que jamais. [] La C.F.D.T., dont l'action est déterminée par la volonté d'associer le plus largement possible les travailleurs aux décisions qui [] les concernent, les appelle aujourd'hui à discuter, à s'organiser et à agir sur tous les lieux de travail pour obtenir, avec leurs organisations syndicales, le respect des libertés et la démocratie. [] Consciente de la profondeur et de l'ampleur des mouvements présents, fidèle aux traditions du mouvement ouvrier français, la C.F.D.T. déclare appuyer et soutenir toutes les actions que les travailleurs engageront pour la construction d'une société démocratique. [] 18 MAI [] LE CONSEIL CONFEDERAL DE LA CFDT [] réuni en séance extraordinaire le samedi 18 mai 1968, après avoir approuvé les décisions prises par le Bureau Confédéral, souligne l'ampleur et le sens profond des mouvements en cours, partage les motivations qui les animent et [] REAFFIRME les revendications essentielles de la C.F.D.T., notamment : [] l'abrogation des ordonnances antisociales, [] le plein emploi, [] le relèvement du pouvoir d'achat et la réduction des disparités, [] le droit de négociation des salaires réels, [] la fixation d'un salaire minimum mensuel à 600 F. [] La C.F.D.T. maintient, avec les autres centrales (C.G.T et F.O.) et les organisations universitaires (F.E.N. et U.N.E.F.) les contacts nécessaires pour que la lutte commune des travailleurs, des enseignants et des étudiants concrétise en résultats positifs et significatifs la grande aspiration vers une société plus juste, plus libre et plus égalitaire issue de l'éclatant mouvement populaire du 13 mai 1968 [] 20 MAI [] CFDT-UNEF [] LA CONVERGENCE PROFONDE DE L´ACTION OUVRIERE ET ETUDIANTE [] Dans le cadre de l'action ouvrière qui chaque jour se fait plus large, la journée du 20 mai a été marquée par l'affirmation publique de la jonction sur le fond entre les aspirations ouvrières et étudiantes. [] Le communiqué de la C.F.D.T. qui est publié ci-contre en a été l'occasion. Les responsables de l´U.N.E.F. (Union Nationale des Etudiants de France) ont trouvé dans cette prise de position de la [] C.F.D.T. la preuve que la liberté que les travailleurs réclament dans leur entreprise et que la liberté et les responsabilités que les étudiants revendiquent dans l'Université, conduisent travailleurs et étudiants au même combat. [] Le bureau de l´U.N.E.F., dans cet état d'esprit a rencontré la C.F.D.T. le 20 mai et, après confrontation, décidé avec elle l'organisation d'une conférence de presse commune la même jour. [] Eugène DESCAMPS : [] Eugène Descamps, secrétaire général de la C.F.D.T., insiste sur la convergence profonde de l'action ouvrière et étudiante aujourd'hui, tout en tenant compte du terrain particulier sur lequel chacun mène son action. [] Eugène Descamps dit combien la C.F.D.T., depuis toujours, avait été sensible à tout ce qui touche à l'Université, tant pour des questions de justice (il est scandaleux que le nombre de fils d'ouvriers et de paysans soit aussi faible) que pour des questions d'intérêt national (une nation qui ne puise ses élites que dans une partie de la société se stérilise). [] Mais Eugène Descamps souligna tout particulièrement le sens de la lutte menée actuellement par le mouvement ouvrier et les débouchés que lui offre la C.F.D.T., en particulier dans son combat contre la monarchie dans l'entreprise par l'instauration du pouvoir des travailleurs, c'est-à-dire le pouvoir syndical. [] Cela ne veut pas dire, ajoute Eugène Descamps, que nous oublions nos revendications sur les salaires, sur l'emploi, sur la durée du travail, sur les plus défavorisés, au contraire. [] Les manifestations des étudiants ont été le détonateur du mouvement en cours. Il importe qu'ouvriers et étudiants se connaissent mieux. Ce serait bénéfique pour les uns comme pour les autres. Nous appelons ces rencontres de tous nos voeux, non à l'intérieur des entreprises (pour des raisons de sécurité, de respect de l'outil de travail) mais devant les usines. [] Jacques SAUVAGEOT: [] Jacques Sauvageot, au nom de l'U.N.E.F., souligne le sens réel de la lutte des étudiants. Il dit sa satisfaction de voir se rencontrer la C.F.D.T. et l'U.N.E.F. sur la question fondamentale des pouvoirs ouvriers et étudiants dans les domaines respectifs de l'entreprise et de l'Université. Il dit son souhait de voir la jonction se faire avec d'autres centrales ouvrières que la C.F.D.T. Il insiste enfin sur le fait qu'il ne s'agissait ni d'un accord syndical, ni d'un accord politique, mais de la manifestation d'un accord sur les raisons et les objectifs de la lutte engagée. [] 21 MAI [] CFDT et CGT [] décident la mise en place de comités de gestion [] SÉCURITÉ SOCIALE [] La C.G.T. et la C.F.D.T. exigent l'abrogation immédiate des Ordonnances antisociales, seule décision conforme à la situation de fait créée par l'explosion du mécontentement de la classe ouvrière. [] Dans ces conditions, la C.F.D.T. et la C.G.T. considèrent que les conseils d'administration des caisses de Sécurité sociale, mis en place par la voie autoritaire des Ordonnances avec une représentation patronale inadmissible, n'ont plus aucune autorité pour assurer la gestion des caisses. [] Reclamant [!] l'élection, dans le meilleur délai des administrateurs, dans cette perspective elles appellent tous leurs administrateurs à mettre en place, dans chaque caisse, un comité provisoire de gestion constitué par la représentation des salariés, assurée par les organisations, en fonction de - la dernière consultation électorale des assurés sociaux et par les représentants des syndicats des personnels des caisses. [] Ces Comités de gestion des Caisses seront appelés à prendre toutes mesures garantissant les 'intérêts des assurés sociaux et allocataires familiaux. [] BULLETIN D'ADHESION C.F.D.T. [] Nom: [] Prénom : [] Né(e) le [] Adresse : rue [] n° [] Ville [] Dépt. [] Entreprise (avec adresse) [] Profession (classification, grade, classe, coefficient) [] déclare adhérer au syndicat C.F.D.T. et à sa Caisse de Résistance. [] Je m'engage à payer régulièrement ma cotisation mensuelle à partir du mois d ... [] Fait à [] le [] Signature: [] Supplément au n° 1188 [] SYNDICALISME [] C.F.D.T. [] 26, rue de Montholon - Paris-9° [] Abonnement: 20 F [] CCP Paris 283-24 [] Le directeur-gérant: Laurent Lucas [] 1 LE POUVOIR SYNDICAL ET LA DEMOCRATISATION [] dans l´entreprise et l'administration [] Reconnaissance du droit des travailleurs de s'organiser syndicalement dans l'entreprise et moyens pratiques de le faire : Droit de constituer entre eux des sections syndicales d'entreprise. [] Liberté totale de l'information syndicale et libre distribution de la presse syndicale. [] Libre collectage des cotisations syndicales. [] Attribution d'un temps de délégation aux secrétaire de sections syndicales. [] Contingent syndical d'heures payées pour les réunions statutaires. [] Abrogation des règlements intérieurs restrictifs et immunité des délégués syndicaux, du personnel et du comité d'entreprise. [] Libre accès des secrétaires syndicaux permanents dans les entreprises. [] Droit syndical de négociation des salaires réels par modification des textes législatifs en vigueur (loi du 11-2-1950) et des pratiques en vigueur dans la Fonction publique et les secteurs nationalisés. Négociation de la structure et du montant des salaires réels et de toutes les conditions de travail, de discipline et de licenciement. [] Libre exercice du droit de grève, suppression des primes anti-grève, interdiction du lock-out, et abrogation de la loi anti-grève de juillet 1963. [] Réintégration immédiate et de droit dans leur emploi de tous les travailleurs militants et responsables, mutés ou licenciés en raison de leur action syndicale. Droit de discussion et d'information dans l'entreprise, concrétisé par la possibilité de se réunir deux heures par mois dans l'entreprise pendant le temps de travail. [] 2 L´EGALITÉ DES CHANCES [] Egalité des chances dans la vie de travail par la démocratisation de l'enseignement et de l'université et la reconnaissance du droit des étudiants et enseignants à la gestion de l'Université. [] Paiement du congé-éducation pour les travailleurs. [] Reconnaissance du droit des travailleurs à la formation permanente et au recyclage professionnel. [] 3 PLANIFICATION DEMOCRATIQUE DES PRESTATIONS SOCIALES [] Abrogation des ordonnances anti-sociales. [] Reconquête par les travailleurs du « droit à la gestion » de la Sécurité sociale et organisation immédiate de l'élection des administrateurs. [] Mise en oeuvre d'une véritable « politique de la santé ». [] 4 UNE POLITIQUE DU POUVOIR D'ACHAT ET DU PLEIN EMPLOI [] Relèvement du pouvoir d'achat des salaires réels, aucun travailleur ne devant, en tout état de cause, percevoir un salaire mensuel réel inférieur à 600 F. [] Elaboration d'un code de garanties sociales garantissant l'emploi des travailleurs contre l'arbitraire patronal dans les licenciements individuels et collectifs. [] Réduction progressive à 40 heures de la durée du travail avec maintien du salaire: par des accords-cadres (privé, public, nationalisé) et des négociations articulées à tous les niveaux. [] Remise en cause des objectifs du Ve Plan et politique de relance économique, moyen essentiel de garantir l'emploi et le pouvoir d'achat, politique faisant de l´investissement une responsabilité publique. [] 5 DEMOCRATISATION DE L´INFORMATION DANS LA NATION [] Par une réforme des structures de l'O.R.T.F. et l'accès des organisations syndicales de travailleurs aux moyens modernes d'information. [] CONTRE «LE POUVOIR ABSOLU» [] DANS L'INDUSTRIE, DANS L' UNIVERSITÉ, DANS LA NATION [] les revendications de la C.F.D.T. [] S.G.P. - Paris.
Published:05.1968