Vivre le temps carcéral : empreintes du temps passé sur le temps présent des détenus de la maison d'arrêt de Tours

DSTS = Diplôme supérieur en travail social Depuis 1789 la prison est au coeur du système pénal. Les supplices abolis, la confiscation du temps, proportionnelle à la nature du crime, caractérise la répression judiciaire: le temps devient opérateur de la peine. Lorsqu'on décrit l'univers car...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Desblaches-Perrot, Muriel
Other Authors: Thalineau, Alain
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Institut du travail social (Centre)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/70EBF8DE-9EDB-44E4-8E26-B15F2D766946
Description
Summary:DSTS = Diplôme supérieur en travail social Depuis 1789 la prison est au coeur du système pénal. Les supplices abolis, la confiscation du temps, proportionnelle à la nature du crime, caractérise la répression judiciaire: le temps devient opérateur de la peine. Lorsqu'on décrit l'univers carcéral, la dimension spatio-temporelle est aussitôt évoquée: comment peut-on vivre dans un lieu où l'espace et le temps sont contraints ? Qu'en est-il du temps vécu en prison ? En prison, la question du temps est intimement liée à celle de la durée. C'est le temps dans sa durée qui est éprouvé par les détenus, c'est la façon dont il s'écoule qui est mesurée. L'observation permet d'affirmer que la perception du temps varie d'un détenu à l'autre. Pour certains le temps passe vite en prison, pour d'autres il s'étire inlassablement... D'aucuns s'activent, d'autres sont plus passifs. Dans le contexte carcéral, le même pour tous, qu'est ce qui fait varier les attitudes ? De quoi dépendent les différences de perception du temps ? La construction de l’identité, la formation de l'estime de soi, constituent-elles une empreinte qui agit sur la perception du temps en prison ? Le modèle d'analyse utilisé est celui de Erving GOFFMAN (Asiles). La prison revêt certaines caractéristiques des institutions totalitaires, l'étude du comportement des détenus s'est fondée sur des critères similaires. Trois "types" d'attitudes ont été repérés : l'hyperactivisme, l'activisme, la passivité. Afin de mieux comprendre ce qui pouvait conduire à ces disparités de comportement, les trajectoires des détenus ont été questionnées. L'auteur a pu mesurer à quel point les relations sociales, affectives, etc. constituent des empreintes explicatives des comportements en détention. Dans le rapport au temps carcéral, c'est du maintien de l'estime de soi dont il est question. Les trajectoires socio-affectives des détenus constituent des repères durant leur détention. Des relations familiales, des relations sociales et professionnelles découlent des habitudes (des habitus), des comportements en détention, qui font que le temps n'est pas le même pour tous...
Published:2003