Maltraitance et pratiques professionnelles : l'incidence de la loi du 10 juillet 1998, relative à la prévention des mauvais traitements sur enfants, sur les pratiques professionnelles des assistants sociaux du service social du département de la Dordogne en charge de l'évaluation de la maltraitance

DSTS = Diplôme supérieur en travail social La loi du 10 juillet 1989, relative à la prévention de la maltraitance des mineurs, intervient dans un contexte de forte médiatisation de la maltraitance devenue problème politique et social. La loi recompose le paysage social alors que les pratiques profes...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lesenne, Philippe
Other Authors: Lafore, Robert (1951-....)
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: IRTS d'Aquitaine (Talence)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/F3E50977-8BC8-41B2-8D3A-0BD957A9BB2B
Description
Summary:DSTS = Diplôme supérieur en travail social La loi du 10 juillet 1989, relative à la prévention de la maltraitance des mineurs, intervient dans un contexte de forte médiatisation de la maltraitance devenue problème politique et social. La loi recompose le paysage social alors que les pratiques professionnelles étaient stabilisées autour de l'équilibre entre les deux institutions majeures intervenant dans ce secteur, à savoir les institutions judiciaire et administrative. La loi de 1989 a-t-elle eu un impact sur les pratiques professionnelles des assistants sociaux de polyvalence de secteur du département de la Dordogne ? Le texte législatif précise les critères d'évaluation lorsqu'un mineur est maltraité ou présumé l'être et confie la responsabilité au président du Conseil général d'aviser sans délai l'autorité judiciaire lorsque la situation ne peut être évaluée ou que la famille refuse toute intervention de ses services. L'étude montre, à partir des rapports d'évaluation des travailleurs sociaux sur les années 1991, 1995 et 1997, que les pratiques ont été déstabilisées -toutes catégories de maltraitance confondues - ne permettant qu'une attitude adaptative à l'injonction législative et un recours quasi systématique aux service judiciaires au terme de leur évaluation; pour ensuite, par un processus d'accomodation à la loi, retrouver les grands principes d'intervention sociale antérieurs à la loi - à l'exception des situations de maltraitance physique qui demeurent traitées sous l'angle pur de l'évaluation centrée sur la protection de l'enfant. Cette étude révèle une instrumentalisation des services départementaux par la loi de 1989 qui modifie les pratiques en matière d'évaluation de la maltraitance, une difficulté pour l'institution départementale à intégrer ces mutations et, de ce fait, un renvoi des contraintes d'adaptation aux travailleurs sociaux qui aménagent empiriquement des arrangements afin de concilier ce qu'ils perçoivent de contradictoire avec leur conception professionnelle. A partir des résultats de l'étude, il est possible de proposer des modalités d'application pratique pour l'évaluation de la maltraitance en accompagnant et en soutenant les pratiques professionnelles par la production d'une doctrine institutionnelle ayant une fonction de cadre et de repère pour les professionnels dans l'exercice de leur mission
Published:2001