Les ambivalences d'une promotion : devenir assistant social cadre dans une Caisse régionale d'assurance maladie

DSTS = Diplôme supérieur en travail social Mon projet était de tenter de comprendre dans quelle mesure le passage d'une fonction d'assistant social à cadre était de nature à affecter l'identité professionnelle d'origine. Au cours de l'investigation, j'ai eu accès au mon...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Jalabert, Véronique
Other Authors: Tapie-Grime, Murielle
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Ecole de service social de la CRAMIF (Paris)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/FD056950-89AE-4486-9FC8-6419F3C5E5A2
Description
Summary:DSTS = Diplôme supérieur en travail social Mon projet était de tenter de comprendre dans quelle mesure le passage d'une fonction d'assistant social à cadre était de nature à affecter l'identité professionnelle d'origine. Au cours de l'investigation, j'ai eu accès au monde vécu du travail de ces Assistants Sociaux Cadres, et à travers leur quotidien à une face cachée de cette promotion révélant une forme de souffrance au travail. Le changement de statut, dans l'institution étudiée, aurait un coût individuel dont ne fait officiellement état aucune des deux parties concernées. La recherche a permis de mettre à jour plusieurs éléments d'explications. Du côté de l'institution : -Les directions, peu en contact avec cette strate d'agents, semblent méconaître une part du travail réalisé. -Pour des raisons stratégiques, liées notamment à la pénurie de prétendant à ces postes, le réel de l'activité fait parfois l'objet d'un certain silence voir déni. -Dans le contexte politique, économique et social actuel, le CRAM ne peuvent qu'administrer le personnel, en appliquant le système d'emploi statuaire, régi par les règles de législations ou de conventions collectives prédeterminées, grâce au procédures définies nationalement. Du point de vue des interviewés : En parler serai reconnaître s'être en partie trompé sur cette fonction dans leur choix professionnel et dévoir éventuellement en tirer les conséquences. Or le retour en arrière rend caduc le désir de changer, motivation la plus importante dans l'accès au poste. Il serait vécu à la fois comme un échec personnel dans une trajectoire, dans la construction d'un projet professionnel (identité pour soi), mais aussi vis-à-vis d'autrui, le nouveau statut obtenu restant ici un facteur détérminant. Laisser la place pourrait signifier renoncer aux idéaux du travail social et de service public auxquels ces cadres demeurent attachés et qu'ils pensent devoir défendre à cet échelon. Tout en étant partagés entre un désir d'indépendance dans leur travail, cher à l'intervention sociale, les ASC expriment que leur rôle d'intermédiaire est de relayer des directives et missions institutionnelles. Ne pas réussir à gérer cette dualité serait montrer sa difficulté à devenir cadre, voire l'incapacité pour certains AS de se transformer en manager. Cette analyse a abouti à des propositions en matière de formations et de perspectives pour ce rôle mais pourrait également nourrir la réflexion des principaux intéressés dans la construction d'un avenir professionnel en collaboration avec l'institution.
Published:2002