Agone : Politique, histoire & philosophie

ill. Sommaire Lettre d’un lecteur d’aujourd’hui à l’éditeur de la Fackel, Jacques Bouveresse Il subsiste bien, encore aujourd’hui, quelques esprits chagrins et attardés, en particulier des sociologues, des critiques sociaux et culturels, des moralistes et même des philosophes apparemment sérieux, qu...

Full description

Bibliographic Details
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Agone (Marseille)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/B45FA3F3-3DED-4F55-BAD5-AB0904541FAA
Description
Summary:ill. Sommaire Lettre d’un lecteur d’aujourd’hui à l’éditeur de la Fackel, Jacques Bouveresse Il subsiste bien, encore aujourd’hui, quelques esprits chagrins et attardés, en particulier des sociologues, des critiques sociaux et culturels, des moralistes et même des philosophes apparemment sérieux, qui partagent assez largement, souvent sans le savoir, votre point de vue sur le monde actuel. Mais chacun sait que le journalisme ne possède en aucune façon le genre d’unité, d’homogénéité, de docilité, de conformisme et encore moins de perversité que les théories qui restent, comme la vôtre, inspirées par la vieille idée de la conspiration ont tendance à lui attribuer. La nouvelle censure, Serge Halimi Quand les manipulations de l’information sont habituelles, quand des fabricants d’armes diffusent la morale du jour, quand l’espace public, déjà endeuillé par les privatisations, est envahi par le fracas publicitaire et boursier, quand de « grands » journalistes ne rêvent que de faire équipe avec les maîtres de la planète – lesquels sont aussi les maîtres des médias –, et quand tout cela se fait au nom de la liberté, comment ne pas partager un instant le sentiment de Karl Kraus qu’appliquée à la presse la « liberté » vaut à peine mieux que la censure ? Invitation à la trahison. Avant-propos à Les Chiens ont soif. Critiques & propositions libertaires suspendues à l’air du temps, Normand Baillargeon Aux intellectuels sont consentis des loisirs et des privilèges si considérables qu’ils leur permettraient, s’ils le voulaient, de contribuer à ce que soit connue la vérité sur certaines questions d’une grande importance. On devrait donc attendre des intellectuels qu’ils rendent compte de ce qu’ils ont compris de notre société et qu’ils le fassent entendre aux principaux concernés en s’exprimant de manière à être entendu. Je soutiens que c’est trop souvent le contraire qui se produit. Les intellectuels servent plus volontiers les pouvoirs qui oppressent qu’ils ne les dénoncent et, loin de la combattre, ils contribuent à la propagande des maîtres. Pire encore, il arrive qu’ils soient les premiers destructeurs des outils de libération auxquels ils ont un accès privilégié : les faits, la raison, la vérité, la clarté, l’éducation, etc. Lettre ouverte à mes collègues bibliothécaires vautrés dans la médiologie, Nicolas Morin Régis Debray relève, dans l’évolution de nos outils, la victoire du petit sur le grand, qu’il résume d’une formule, « less is more ». Il attribue cette formule aux architectes Mies van der Rohe et Adolf Loos. Évidement, je ne suis pas architecte, mais il me semble que ces derniers seraient fort surpris d’apprendre qu’ils avaient voulu dire par là que le petit doit primer sur le grand. Car il s’agissait plutôt d’un principe tant d’économie esthétique que d’honnêteté intellectuelle : « less decoration, more functionality », moins de fioritures de style, plus d’efficacité, c’est-à-dire exactement l’inverse de ce que pratique Régis Debray. Effets pervers des politiques d’aide humanitaire, Arnaud Quemin L’aide humanitaire permet aux États qui la financent de répondre aux attentes de leurs opinions publiques, de fournir des raisons de participer à des situations éloignées de leurs zones immédiates d’influence, d’assurer leur emprise sur le déroulement d’événements ne relevant pas de leur pouvoir et de donner un fond de moralité à des actions qui en ont besoin. Si, pour une raison ou une autre, une crise humanitaire ne peut répondre à au moins l’une de ces quatre finalités, elle a toutes les chances de ne bénéficier que d’un financement marginal et inférieur à ses besoins réels et de s’ajouter à la liste des « crises oubliées de l’humanitaire » L’ethnologue organique de la migration algérienne, Pierre Bourdieu & Loïc Wacquant En tant qu’ethnologue organique de la migration algérienne, observateur témoin du drame silencieux de l’exode massif des paysans berbères de Kabylie vers les bas-fonds industriels de leur ancien maître colonial, Abdelmalek Sayad nous offre la figure exemplaire du sociologue en «écrivain public » qui enregistre et diffuse la parole de ceux qui en sont le plus cruellement dépossédés par le poids écrasant de la subordination impérialiste et de la domination de classe, sans jamais s’instituer en porte-parole, sans jamais s’autoriser de la parole donnée pour donner des leçons, si ce n’est des leçons d’intégrité ethnologique, de rigueur scientifique et de courage civique. Sciences du vivant & marché : du cognitif aux applications. Le cas de la génétique humaine, Laurent Dianoux (Précédé de la Charte de l’association Génétique et Liberté) La biologie a connu de grands bouleversements ces vingt-cinq dernières années grâce au développement des nouveaux outils de la biologie moléculaire et du génie génétique. Elle est devenue un phénomène scientifico-industriel de première importance car ses répercussions concernent aussi bien la recherche de base que ses applications, l’impact sur la société, les conséquences pour les individus, la conception des régulations sociales. Ce développement s’accompagne toutefois de la présentation de progrès, réels ou supposés, qui sont tout simplement des manipulations médiatico-scientifiques. Santé publique, environnement & aliments transgéniques. Extrait de La Guerre au vivant (J.P. Berlan, dir.), Michael Hansen (Précédé de la Charte d’adhésion du Collectif Alerte Santé) Pour les biotechniciens, le vivant apparaît comme un mécano fascinant qu’ils peuvent bricoler à loisir. Pour les « investisseurs », l’enjeu est celui du retour sur investissement. La conjonction des deux ne justifie pas de foncer dans l’agriculture transgénique car notre connaissance des conséquences est bien limitée, pour ne pas dire inexistante. La brève revue des nuisances potentielles que révèlent les travaux scientifiques récents montre que la plus grande prudence est d’autant plus de mise que les bénéfices seront, de toute évidence, bien mal partagés. Dans l’état actuel de l’incertitude scientifique, l’alimentation transgénique ne répond qu’à l’urgence du retour sur investissement de quelques transnationales. La panique aux commandes. Tout ce que vous devez savoir de la mondialisation économique (extrait), Robin Hahnel (Traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud) Parmi les systèmes économiques, le capitalisme fait figure de patient maniaco dépressif. L’exubérance, l’optimisme débridé et l’euphorie – suivis par la mélancolie, l’apathie et la dépression – sont ses états naturels. Quel que soit le nombre de fois où le cycle se répète, le patient croit à chaque fois que le dernier « boom » sera éternel et se retrouve comme un imbécile lorsque la bulle éclate. De la même façon, quel que soit le nombre de fois où le patient rechute, le « centre psychiatrique » économique finit toujours par céder à ses supplications et le laisse suspendre la thérapie pendant les moments d’euphorie, libérant son économie exubérante pour finalement s’apercevoir, une fois de plus, que le patient doit recommencer à prendre ses cachets lorsqu’il s’effondre faute de soins. À BUT NON LUCRATIF. CENTS ANS DE LIBERTÉ D’ASSOCIATION Pierre Waldeck-Rousseau (Chambre des députés, 11 février 1882) ; Arthur Groussier (Chambre des députés, 4 février 1901) Charles Gras (Chambre des députés, 28 février 1901) Société civile & libéralismes, Jérôme Pellissier Aux actes…, Françoise Vanni Une vie de militante, Claudette Rosell L’État à double figure, « animateur » côté nation, où il se désiste de son ancien rôle de régulateur économique au « profit » des associations, reste, côté monde, « stratège » et « pilote ». Conscient que s’y décident les grandes orientations des prochaines décennies, il souhaite rester maître d’une souveraineté qui pourtant, même là, lui échappe de plus en plus nettement. Dans cette situation, l’État « animateur » serait simplement conduit, à l’intérieur des cadres nationaux, à convaincre du bien-fondé des décisions supranationales, à accomplir quelques fonctions administratives et redistributives minimales, à « accompagner » les animations associatives, ainsi qu’à maintenir la paix sociale et à assurer l’ordre et la justice. Dans cette situation néanmoins, l’État, d’« animateur », risque de devenir rapidement « pénal ». HISTOIRE RADICALE Signification historique de la barbarie stalinienne, Maximilien Rubel Avant-propos de Bruno David Pour penser contre un présent d’oppression Âmes mortes au XXe siècle. Le parti socialiste communiste unifié & le sort de Zensl Müsham, Margarete Buber-Neumann Avant-propos de Charles Jacquier Errance mortelle des militants antifascistes en URSS Marinus Van der Lubbe ou Le mythe dans l’Histoire, Paul Barton Avant-propos de Charles Jacquier Pour maintenir vivante une perspective libératrice
Published:2001