Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Dans l'institution, la fonction de chef de service éducatif est prise dans la complexité de l'articulation de différentes réalités : entre la dynamique du travail de terrain et la logique de gestion des instances dirigeantes, entre les différents groupes composant l'équipe éducative, entre celle-ci et les usagers. Cette position fait traverser la fonction de chef de service éducatif d'une incessante tentation : privilégier les uns considérés comme bons au détriment des autres considérés comme mauvais. La détresse relationnelle que l'auteur observe chez les différents membres d'une institution l'engage à recueillir les représentations de l'équipe éducative concernant la vie institutionnelle. L'analyse révèle l'importance des mécanismes d'identification groupale au sein de l'institution : si le groupe donne à ceux qu'il reconnait le sentiment d'être les meilleurs, c'est au prix du rejet de tous les autres. L'institution et l'équipe sont ainsi sans cesse traversées de phénomènes d'ambivalence, de clivage et de morcellement qui assignent ses places et ses rôles à l'individu : chacun y est tour à tour bon et mauvais. Il apparait la nécessité de donner corps à l'équipe et cohérence à son travail mais aussi de rendre possible l'expression de la singularité des personnes. A partir de la notion d'espace potentiel institutionnel, inspirée des travaux de Winnicott, l'auteur nous invite à revisiter la fonction de chef de service éducatif. La double polarité, entre bon et mauvais, de son inscription institutionnelle lui donne la responsabilité d'instituer un espace pour la parole et pour la pensée, d'en garantir les règles de fonctionnement et d'y inviter les membres de l'équipe à un travail d'élaboration de cette tension constitutive de la vie institutionnelle.
|