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Contre la pseudo solidarité étudiants - ouvriers [] 1. Le développement de multiples initiatives vers les ouvriers ne doit faire illusion. Il n'y a là qu'une pseudo-solidarité ouvriers-étudiants, reposant sur une conception figée de la lutte des classes (se mettre au service des travailleurs, ou éduquer les ouvriers) qui ne tend qu'à réduire les problèmes des étudiants et des couches moyennes à ceux des ouvriers. Tous ces mouvements s'effondreront après la phase d'excitation sentimentale révolutionnaire, ou se réduiront à une congrégation d'étudiants masochistes, assumant leur condition en lêchant le cul du prolétariat avec leur langue rapeuse. IL N'EN A RIEN A FOUTRE. L'université critique, la mise au service des travailleurs sont des positions ne sortant pas des schèmes de la société de classe. [] 2. Le seul soutien possible est celui d'un mouvement qui se nie lui-même en tant que mouvement d'étudiants, qui prépare sa DISPARITION et celle de tous les étudiants en tant que couche SEPAREE et possédant des PRIVILEGES , C'est pour cela que toute reconstruction d'une université autonome ou critique n'est que sauvegarde de la division du travail, sauvegarde des bases de l'EXPLOITATION (Les profs, ces cons-là ne s'y trompent pas quand ils s'accouplent avec les étudiants de gôche; ils savent que de toutes façons ceux-là sauveront leur fonction, donc leur pouvoir). Seule cette négation peut permettre l'élargissement de la base de la lutte qui se réduit pour le moment à la lutte contre la répression policière. Cette solidarité qui pourrait s'étendre à la répression en général, (culture, organisation MILITARISTE du TRAVAIL) est insuffisante. [] 3. Les privilèges étudiants à démasquer, dénoncer et détruire, afin de disparaître en tant qu'étudiant sont: [] - le Privilège du savoir: le savoir universitaire n'est que savoir social, il n'y a pas une sphère téchnique ou scientifique qui échapperait miraculeusement à la lutte des classes. Il faut abolir la propriété privée du savoir qui est la base du pouvoir secondaire qu'exercent cadres, techniciens et universitaires. Tant que nous ne l'aurons pas aboli, les ouvriers nous respecteront, admireront notre savoir, notre manière de parler, ... et s'inclineront devant la hiérarchie intellectuel/ manuel [] - le privilège du temps libre, des loisirs, de la culture : la condition étudiante offre plus de possibilités que les autres de se croire libre, créateur, disponible ... Tant que nous n'aurons pas dénoncé la créativité bidon et aliénée des gens qui se prennent pour des avant-gardes artistiques, tant que nous n'aurons pas dénoncé la culture comme contemplation de ce qui est fictivement vécu, moyen pour tenir un rôle et être tenu par lui, pour masquer l'énnui, nous resterons ETUDIANTS, cherchant à accéder au plus de pouvoir possible malgré une volonté, quand ce n'est pas la seule intention, d'opérer une jonction effective avec le prolétariat. [] Paris 20.5.68 [] "Comité d'action" rue Bonaparte [] + Les Inconnus
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