Summary: | DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale
Après un rappel du contexte de la prise en charge de la dépendance et du vieillissement, nous reviendrons sur les concepts de solidarité et d'entraide familiale. Nous définirons et caractériserons l'aide non professionnelle des membres de l'entourage de personnes âgées, catégorisées comme dépendantes et vivant à domicile. En effet, cette recherche vise à comprendre comment l'on devient aidant informel N°1. C'est au travers des récits de vie de 10 aidants dont 2 hommes, que seront reconstitués et analysés leurs parcours. Cette recherche met en évidence des faits marquants récurrents dans les trajectoires d'aidants informels. Nous montrerons qu'il préexiste soit une dette contractée, une relation antérieure de co-dépendance ou une réaffiliation idéalisée, avant l'entrée dans la fonction d'aidant informel. Cinq phases ¬soit des stades dans le processus d'apprentissage de la fonction d'aidant informel -ont été identifiées dans les trajectoires. Sera également abordé la place essentielle des co-aidants dans le réseau d'entraide tout en identifiant les logiques individuelles et familiales qui sous tendent à l'empreinte socioculturelle des aidants informels. Qu'il s'agisse de logiques de reproduction ou de transformation de dynamiques familiales, de logique de régulation, de logiques de compensation ou de réparation contigües aux enjeux du placement propres à chaque acteur, celles-ci sont liées à l'histoire de la relation intersubjective. Dans la comparaison avec le concept de carrière défini par H.S.BECKER dans OUTSIDER, nous ferons la démonstration que ce concept peut être appliqué et que l'on peut parler de carrière d'aidant informel. Le « travail » domestique invisible, conduit à des logiques de professionnalisation des aidants informels. Nous verrons que cette place, largement dévolue aux femmes, culturalise la fatigue ou l'épuisement comme faisant partie de la dette et de la fonction. Le désinvestissement ou la sortie de cette fonction d'aidant informel N°1 semble donc impossible sans remettre en cause le maintien à domicile du proche dépendant
|