| Summary: | DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale
Les éducateurs en prévention spécialisée exercent dans le milieu par la démarche « d'aller vers » les jeunes. L'engagement total des pionniers auprès de la jeunesse des quartiers populaires a, produit des principes, légitimé une profession où le travail de rue est central. Il faut considérer l'histoire de la profession, mais aussi les histoires locales pour saisir le sentier de dépendance dans lequel l'éducateur de rue tisse des liens, initie des relations de confiance auprès des jeunes dans la rue. La permanence de ces rapports créée sa légitimité. Les principes mêmes de ces liens sont donc difficiles à saisir pour des professionnels non engagés dans cette forme d'action. L'obstacle est d'autant plus grand que les éducateurs eux-mêmes ont du mal à mettre des mots sur leur pratique : les manières de faire, d'être, de penser se construisent par l'expérience et les épreuves surmontées sur le terrain. Le discours de la profession constitue dès lors, la forme collective de présentation du sens de l'action. Les ajustements permanents nécessaires à la réalisation du métier conduit l'éducateur à développer des professionnalités singulières qui relativise la ressource qu'est l'équipe, cadre légitime du travail territorialisé. L'observation de la faiblesse des échanges en réunion d'équipe sur cet acte professionnel nous interroge : si la pratique de rue n'est plus au centre de l'élaboration des équipes, pourquoi reste-t-elle au coeur de leur discours ? Serait-ce un esprit de corps de cette institution ? Cet esprit de corps ne serait-il pas une des ressources de l'éducateur, un des facteurs garantissant son investissement sur le terrain ? Plus que l'écart proprement dit, c'est ce que cet écart dit de l'évolution de notre profession qui nous intéressera finalement.
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