Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Les risques de désaffiliation des populations désignées comme pauvres d'une part, la désinstitutionalisation de la famille d'autre part, amènent les politiques sociales et familiales à se rejoindre. L'une et l'autre témoignent de la préoccupation politique majeure centrée sur la préservation des liens sociaux. Dans le même temps, elles traduisent toutes deux la tendance du public à l'individualisation. Posant le postulat d'un paradoxe perceptible au travers des interventions publiques s'exerçant auprès des familles bénéficiaires du RMI, la recherche se donne pour finalité principale l'analyse des pratiques éducatives au moyen d'une démarche résolument sociologique. Comment s'articule le rapport entre la position sociale des familles bénéficiaires du RMI et leurs pratiques éducatives ? A partir d'une enquête menée auprès de familles bénéficiaires du RMI, et les pratiques éducatives étant définies en tant que pratiques sociales, leur élaboration est analysée comme reposant sur les mouvements d'interaction qui s'opèrent entre la position sociale spécifique occupée par le bénéficiaire, le sentiment de stigmatisation qui lui est associé, et la trajectoire sociale et matrimoniale propre à chacune des personnes rencontrées. Les histoires personnelles, les récits du quotidien livrés au cours des entretiens témoignent de constantes qui peuvent être dégagées, articulées et organisées en idéaux-types. Ceux-ci sont à considérer comme des constructions sociologiques à même de participer, par la mise à jour de systèmes de rationalités, à la compréhension de réalités tant collectives qu'individuelles. Ainsi se dégagent trois types éducatifs : l'éducation communautaire organisée autour de la logique du corps, l'éducation relationnelle organisée autour de la logique affective, l'éducation individualiste enfin, qui organise autour de la logique culturelle.
|