| Summary: | DSTS = Diplôme supérieur en travail social
Les traitements de substitution à destination des personnes héroïnomanes, se sont construits dans notre pays, au sein d'un contexte fortement contre versé. Les pouvoirs publics, comme la plupart des intervenants en toxicomanie, ont longtemps résisté à la mise en oeuvre de ce nouveau modèle de prise en charge. Pourtant, dans les années quatre vingt dix, l'arrivée du Sida puis la mobilisation des associations militantes, ont contraints ces acteurs , à accepter l'idée de la substitution. Néanmoins, les résistances exprimées par chacun d'entre eux, ont concouru à l'élaboration de programmes de substitution, à fort taux d'exigences, soumis au respect de contraintes importantes, pour les usagers de drogues. Ainsi, seuls les toxicomanes les moins en difficulté, ont longtemps eu accès à la méthadone. Cette étude montre que l'unité de substitution, dans laquelle je travaille, connaît depuis quelques années, une évolution visible de typologie de son public. Elle reçoit de façon croissante, des populations très précarisées, qui ne sont plus en mesuré de soutenir les fortes exigences, liées au cadre réglementaire de délivrance de la méthadone. Cette recherche ré-interroge donc la pertinence des accompagnements à haut seuil d'exigences, et questionne la praticabilité des règles. L'observation des interactions entre professionnels et usagers au sein de cette unité de soins, ainsi que l'analyse des réunions d'équipe, ont permis d'être au plus près des pratiques professionnelles. Elles ont montré que cette unité de soins, ne pouvait fonctionner qu'à travers la mise en place d'un ordre négocié, tel que le présentait Anselm Strauss, dans son étude sur les hôpitaux. Par conséquent, il a été intéressant d'observer de quelle manière, les processus de négociation se construisaient entre les différents acteurs et comment, ils influaient sur la construction des pratiques professionnelles, tout en instaurant un nouvel ordre social dans cette unité de soins.
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