De la perte d’autonomie à la vie en établissement pour personnes âgées : Approche multidimensionnelle du besoin d’habiter son lieu de vie

DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale Bien que le vieillissement revête des réalités hétérogènes, l’allongement de la longévité entraîne une multiplication des situations de perte d’autonomie. Lorsque celle-ci survient, la personne concernée et son entourage se tournent vers les dispo...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Caudron, Hélène
Other Authors: Bodin, Franck, Institut régional du travail social Nord-Pas-de-Calais
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Published: Institut régional du travail social Nord-Pas-de-Calais (Loos-lez-Lille)
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/9C61E7C4-E766-47D4-8F1C-6B0A77FEB7F6
Description
Summary:DEIS = Diplôme d'État d'ingénierie sociale Bien que le vieillissement revête des réalités hétérogènes, l’allongement de la longévité entraîne une multiplication des situations de perte d’autonomie. Lorsque celle-ci survient, la personne concernée et son entourage se tournent vers les dispositifs médico-sociaux. Dans ce système qui privilégie le maintien à domicile, l’entrée en établissement constitue le dernier maillon de la chaîne. Le recours à cette solution relève souvent d’un non-choix de la part de l’intéressé, notamment en raison des représentations négatives associées à la notion de "dépendance" et à ce type de structure. Pour que cette formule constitue une réponse tout autant attractive qu’humainement acceptable, il est nécessaire que la personne puisse se sentir chez elle. Pour y parvenir, la prise en compte des caractéristiques environnementales, apparaît comme un point d’entrée sur lequel il est possible d’agir concrètement. Partant de ce positionnement, l’enquête menée dans un EHPAD a permis de discerner les éléments spatiaux en faveur de l’habitabilité de la structure, tout en relativisant leur répercussion réelle sur l’appropriation effective par le résident. En outre, les éléments recueillis sont particulièrement révélateurs de la relation Homme – environnement (MOSER Gabriel et WEISS Karine, 2003). Certains paramètres sont apparus essentiels pour concevoir un établissement habitable tels que la lisibilité des espaces, l’ambiance générée, la modularité de l’espace privé, la capacité d’accueil réduite, le terrain d’implantation en coeur de ville, ou encore l’équilibre entre ouverture et fermeture. L’application de ces éléments ne devrait pas amener à créer des lieux standardisés. Ils deviendraient alors inappropriables car non personnalisables. De plus, se reconstruire un univers personnel dans un nouvel environnement est une démarche volontaire. La capacité du résident à s’y inscrire dépend de sa trajectoire de vie. De fait, l’habitabilité d’un établissement repose sur l’articulation entre conception architecturale, respect des individualités de ses occupants et position institutionnelle. Pour ce faire, l’institution doit s’approcher au plus près du maintien à domicile en établissement, et surtout éviter de tendre vers « l’institution totale » (GOFFMAN Erving, 1968). Dans cette approche, le projet architectural n’est que la concrétisation du projet d’établissement, tout en sachant que cette formule ne peut convenir à l’ensemble des personnes âgées fragilisées.
Published:2011