Summary: | L'autonomie et le contrôle social sont des sujets d'actualité de plus en plus débattus. Mais que signifient réellement ces concepts ? Comment sont posés les nouveaux questionnements ? Cette réflexion menée dans le séminaire de recherche organisé par la Chaire Travail social/Intervention sociale du CNAM le LISE et le GRIF, est reprise, complétée et enrichie dans ce numéro de Vie Sociale. Ces deux notions doivent toujours être articulées. En effet, le contrôle social peut être entendu dans sa dimension répressive, mais il renvoie aussi à la régulation des comportements inhérente à toute vie en société, ainsi qu'à l'objectif de protection des personnes vulnérables. D'autre part, la visée d'autonomie des personnes peut, quant à elle, entraîner de nouvelles formes de contrôle : définition normative de l'objectif d'autonomie, contractualisation et responsabilisation de l'individu, etc. Aussi, après une analyse de l'évolution des concepts du contrôle et de l'autonomie, deux axes sont retenus pour penser les tensions entre autonomie et contrôle : l'autonomie et contrôle dans les politiques sociales, l'autonomie et contrôle des usagers et des travailleurs sociaux. Si toute relation d'aide induit une relation de dépendance, et que les usagers supportent de plus en plus mal la main mise sur leur existence, en même temps, ces mêmes usagers demandent souvent un soutien qui puisse les porter vers l'autonomie. Est-il encore possible de mener la relation d'assistance portée par une logique de réciprocité, d'échange, de lien social et de solidarité ? Ce numéro de Vie Sociale contribue à montrer combien, malgré le contexte extérieur et ses orientations fortes vers la conformité et son contrôle, l'autonomie du Sujet est à chercher dans ce qui donne sens à l'action. Une réflexion approfondie sur l'action est indispensable pour formuler de façon intelligible le projet moderne d'autonomie, dans ses dimensions morale, politique et juridique.
|