Siècles, n° 28 - mai 2010 - Jeunesse et pouvoirs à l'époque contemporaine

L'histoire n'a pas raté la thématique de la jeunesse. Même si elle apparaît parfois à la remorque de la sociologie ou de la psychologie qui en ont fait une catégorie épistémologique et heuristique majeure, elle a, non sans tâtonnements ni hésitations, pris à bras le corps l'objet jeun...

Full description

Bibliographic Details
Institution:CEDIAS-Musée social
Format: TEXT
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11160/916136CF-E581-44E8-8B99-FB9ADCDD93D1
Description
Summary:L'histoire n'a pas raté la thématique de la jeunesse. Même si elle apparaît parfois à la remorque de la sociologie ou de la psychologie qui en ont fait une catégorie épistémologique et heuristique majeure, elle a, non sans tâtonnements ni hésitations, pris à bras le corps l'objet jeunesse et l'a ausculté sous toutes les coutures. Ainsi, les communications réunies dans ce numéro illustrent, chacune à sa manière, la multiplicité des regards qui se focalisent sur des jeunes qui, quels que soient leur origine et leur devenir social, sont perçus comme une catégorie à la fois dangereuse et prometteuse, mais aussi à l'occasion comme une catégorie à conquérir, voire à soumettre par la force. Car la relation de « la jeunesse » - ainsi définie par les mots des autres - aux différents pouvoirs est équivoque : en face du jeune conquérant, du type « Rastignac », décrit par certaines contributions, apparaît la figure du jeune soumis à un contrôle de différentes institutions, pas toujours bienveillantes envers une classe d'âge associée de tout temps à l'idée de déviance. Famille, justice, partis, syndicats, patronages, clubs sportifs, réformateurs sociaux : cet inventaire - susceptible d'enrichissements nombreux et variés - donne à voir combien « la jeunesse » est soumise à des contrôles et des enrôlements, est l'objet d'enjeux permanents et renouvelés, et constitue bien un « objet social » dont la transformation en sujet autonome ne se fait pas sans contrainte... Jean-Claude Caron, « Jeunesse et pouvoirs : ou les ambiguïtés et la diversité d'une relation équivoque » ; Bastien Fanhou, « Les attentats à la pudeur dans la Corrèze de la Belle Époque. Des jeunes filles soumises au pouvoir masculin » ; Odile Richard, « Jeunesse et pouvoir parental en Margeride sous le Second Empire et les débuts de la IIIe République » ; Véronique Mendès, « Voyage en Icarie. Jeunesse et conflits de générations, 1848-1898 » ; Paule d'Hollander, « La presse paroissiale pour les jeunes à Limoges dans les années 1920 et 1930 » ; Bertrand Blanchard, « Jeunesse ouvrière et pouvoirs industriels. L'Association Sportive Michelin dans le premier tiers du XXe siècle » ; Nathalie Ponsard, « L'engagement de jeunes ouvriers et étudiants dans le mouvement contestataire clermontois en Mai/Juin 68 » ; Nicolas Carboni, « Le syndicalisme étudiant des années 1970 et 1980 : une antichambre du pouvoir politique ? ».
Published:2010-05-01