Summary: | Thèse de doctorat : Philosophie : École normale supérieure de Lyon : 2012
L'ambition qui préside à l'élaboration de ce travail est double : d'abord confronter une lecture précise de Kropotkine (1842-1921) à ce qu'en dit le post-anarchisme, lequel se fait fort de renouveler la compréhension de l'anarchisme à l'aide des outils légués par les auteurs post-modernes français ; ensuite reprendre le dossier de l'antinaturalisme dans la critique sociale. Nous soutenons dans cette thèse que loin de manifester une impasse pour tout discours qui voudrait dessiner les voies d'un changement radical de société, la notion de « nature humaine » telle que l'emploie Kropotkine offre de nombreux outils pour uvrer dans cette direction. À la fois géographe et évolutionniste, Kropotkine ouvre la nature humaine en direction de la nature globale, et plus précisément du legs coopératif de l'évolution des espèces, à l'inverse de toute crispation essentialiste. C'est sur ce legs sans cesse retravaillé en fonction des contextes dans lesquels l'humain est conduit à vivre qu'il convient de s'appuyer pour contrer les effets de réductionnismes ruineux tels que le darwinisme social ou la sociobiologie. Conformément à la dimension fondationnaliste de la pensée de Kropotkine, la thèse s'organise de manière systématique autour de la notion de « nature humaine ». Après avoir posé les bases scientifiques de l'anarchie (I) nous travaillons les thèmes darwiniens de l'uvre kropotkinienne (II). Le socle théorique est alors consistant afin d'établir des conséquences pratiques, du côté de la politique, de l'économie et de l'urbanisme (III). À l'intérieur du contexte ainsi défini, c'est aux réalisations supérieures de la morale et de l'art que nous finissons par nous intéresser (IV).
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