Les filières d'embauche. Une exploitation de l'enquête Emploi 2004

"Pour la littérature économique standard, les personnes qui cherchent un emploi, qu’elles soient au chômage ou actives occupées, ont le choix entre une pluralité de démarches possibles : contacter directement un employeur, passer par une agence, répondre à une annonce ou encore contacter des re...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Marchal, Emmanuelle, Rieucau, Géraldine
Institution:ETUI-European Trade Union Institute
Format: TEXT
Language:French
Published: Noisy-le-Grand 2006
CEET
Subjects:
Online Access:https://www.labourline.org/KENTIKA-19293171124910113539-Les-filieres-d-embauche.-une-e.htm
Description
Summary:"Pour la littérature économique standard, les personnes qui cherchent un emploi, qu’elles soient au chômage ou actives occupées, ont le choix entre une pluralité de démarches possibles : contacter directement un employeur, passer par une agence, répondre à une annonce ou encore contacter des relations… L’intensité de leur recherche d’emploi, fonction du temps et du budget consacrés à celle-ci, ainsi que du nombre de démarches entreprises, est déterminante dans leurs chances de recevoir une proposition, et, in fine, de trouver un emploi. Cette analyse modélise le comportement de recherche d’emploi mais néglige le rôle joué par les canaux qu’empruntent les individus qui recherchent un emploi (chapitre 1). Or, d’autres travaux économiques ou sociologiques montrent que certaines personnes trouvent un emploi sans même avoir cherché ou par d’autres voies que celles empruntées, que des variations dans l’intensité de la recherche peuvent tenir au fait que les filières sont diversement ouvertes aux différents profils et que les individus s’adaptent à cette « spécialisation» des canaux. Le lien entre mode de recherche et mode d’obtention est donc plus complexe que ne le laisse entendre la littérature standard et mérite d’être exploré. Cette exploration est proposée ici pour la France, à partir des données de l’enquête Emploi 2004 (chapitre 2). Des analyses rétrospective et comparative de la distribution de l’ensemble des filières donnant accès à un emploi sont tout d’abord menées. Elles permettent de mettre en évidence le poids constant qu’occupent les candidatures spontanées et les relations amicales, familiales ou professionnelles en France, et le rôle relativement marginal que jouent les annonces d’offres d’emploi et les intermédiaires. Les filières d’emplois sont présentées une à une, avec leurs spécificités : Qui recherche et qui trouve par tel canal ? Autrement dit : quelles sont les caractéristiques socio-démographiques des personnes qui l’empruntent ? Sur quels emplois et dans quels types d’entreprises permet-il d’être embauché ? La filière intérim fait l’objet d’une présentation à part (chapitre 3) en comparant là encore le profil des personnes qui cherchent par ce biais à celui des intérimaires. Ces analyses permettent de montrer qu’effectivement, les filières d’embauche sont spécialisées, de sorte que les personnes qui recherchent un emploi ne peuvent pas toutes les emprunter indifféremment. Les chercheurs d’emploi les plus âgés ont ainsi moins de chances que leurs cadets de trouver leur emploi par le biais d’une agence d’intérim, d’une d’offre d’emploi, d’une candidature spontanée ou encore d’un concours de recrutement. Ils trouveront davantage par le biais de l’ANPE ou de leurs relations. Les étrangers et les personnes peu qualifiées sont également pénalisés par les recrutements qui se nouent « à distance » (candidature spontanée et offre d’emploi) et doivent compter sur les réseaux de proximité. La comparaison avec la distribution des filières en Grande-Bretagne (chapitre 4), menée à partir d’une exploration de la Labour Force Survey, donne du relief aux spécificités françaises : outre-Manche, la lecture et la réponse à des annonces d’offre d’emploi constituent des activités privilégiées. Le rôle important des annonces donne une visibilité aux recrutements et au fonctionnement du marché du travail britannique, que l’on ne retrouve pas en France. En outre, l’enquête britannique permet de relever le rôle particulier que jouent les intermédiaires privés par rapport aux intermédiaires publics, ce que ne permet pas de faire l’enquête française. Les traits saillants et résultats des différents chapitres sont repris dans un chapitre de synthèse qui clôt le rapport. Il montre bien que la distribution et la spécialisation des canaux de recrutement génèrent des inégalités dans les modalités d’accès à l’emploi des diverses catégories de personnes et participent à la segmentation du marché du travail."
Physical Description:109 p.
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